République des Images est l’hypothèse d’un monde d’images, autonome, étrange et fluide, tel un océan infini où les peuples des images tentent sans relâche d’échapper au chaos, de trouver un sens commun et de reconstruire une démocratie. À travers cette fiction spéculative et ces compositions d’images, l’artiste interroge métaphoriquement l’ère numérique : comment elle liquéfie les architectures matérielles et immatérielles du monde, bouleverse et désoriente… pour mieux en savourer la poésie visuelle.
« Dans le monde des images, nous cherchions encore à comprendre comment la situation avait pu se détériorer aussi vite : le débordement, la montée des océans, le déluge des données, les torrents de la nouvelle génération… Tout devait être reconstruit… »
République des Images est également le nom du laboratoire d’images de Raphaële Bidault-Waddington, dans lequel elle explore les méandres et les imaginaires des Web 1, 2 et 3, et plus largement la transition numérique qui transforme en profondeur notre monde. Fortement influencée par la musique électronique, emblématique de l’ère numérique, elle travaille avec des centaines de photographies capturées dans des villes du monde entier. Ces images deviennent des échantillons avec lesquels elle compose des architectures visuelles virtuelles, qu’elles soient analogiques, numériques ou animées. Ces constructions picturales plongent le spectateur dans une sphère abstraite, évanescente et délocalisée, manifestant le nuage invisible de données qui enveloppe la planète. Ce multivers imaginaire hors-sol, à la géométrie non-euclidienne, évoque aussi des réminiscences du passé englouties dans la mémoire mondiale.
République des Images affirme qu’à une époque où les images abondent, la valeur unique et singulière de l’Art réside autant dans la composition et l’architecture que dans la création même des images. Comme dans ses autres laboratoires, RBW explore comment l’art, les images et les expériences esthétiques invitent à réfléchir sur le monde, à investiguer des paysages imaginaires et cognitifs, voire à projeter le futur.
Artiste au parcours atypique et chercheuse créative à 360°, RBW cultive un écosystème de recherche et de création (« slow art ») structuré en laboratoires, chacun doté de formats spécifiques (photomontages, installations, schémas, dessins, créations textiles, textes, conférences) et de thématiques exploratoires. Son travail a été exposé et publié en France et à l’international dans des lieux et médias tels que l’Institut Français d’Architecture, le Paris Project Room, La Villette, Colette, Apex Art (New York), Over Gaden Art Center (Copenhague), 78 Lyndhurst (Londres), Les Cahiers Européens des Imaginaires, Revue Pylône (Bruxelles), d-fiction.fr, entre autres.
À travers son laboratoire d’idées, elle est également autrice, futuriste et conférencière, et participe à de nombreux contextes de recherche en France et à l’international sur les tendances, transitions et futurs du monde contemporain.